Malgré mes origines, comme pas mal de personnes nées à partir de ma génération, je ne maitrise pas la langue algérienne. Si je comprends les phrases simples de ma grand mère, au delà du fait d’avoir été une enfant si coincée qu’elle refusait de parler arabe, la génération de mes grands-parents maternels débarqués en France en 1971 soit quelques années après l'indépendance étant ce que j’appelle LA génération de la sur-assimilation, ils ont fait tout ce qui était en leur pouvoir pour s’adapter au mieux à la France, ils ont fini par apprendre le français mais ont développé l’habitude de parler “franrabe” à la maison soit un mélange des deux langues, comme cela se fait aussi couramment en Algérie qui a longtemps été française1. Ma compréhension de la langue est donc approximative et je suis rapidement perdue face à une personne qui parlera intégralement arabe, d’autant plus si le langage est soutenu.
La pression de l’intégration et la conscience de ce que peut représenter un nouveau départ en France les ont motivés à être de parfaits petits immigrés, leur volonté d'être de bons citoyens français et d’être acceptés était forte. Au fil du temps ils amélioraient leur propre pratique du français en profitant de ce qu’on apprenait à l’école, et très vite nous développons un capital culturel et social que nos parents n’auront jamais, c’est ce qu’ils souhaitent pour nous, et c’est là que nous nous commençons à avoir le cul entre deux chaises.
Mon père que je ne voyais que deux fois par mois était frustré que mes grands-parents ne se souciaient pas de nous apprendre à parler arabe, il est arrivé en France en 1985 et avait une vision différente, pour lui il fallait s’intégrer et évoluer socialement, mais maitriser parfaitement sa langue dans le même temps, c’est pourquoi il a tenté de nous mettre à l’école arabe le dimanche mais il n’avait pas notre garde alors cela n’a pas duré. Je ne saurais pas dire si c’est lié mais je ne m’en souciais pas, j’ai rapidement pensé que pour rejoindre les autres et viser le même niveau d’excellence, arrivait toujours un moment où nous devions faire des choix et sacrifier si nécessaire une partie de notre culture, de notre première identité au profit du pays dans lequel nous vivons. Mais même lui vous dirait que notre réussite scolaire comptait plus que tout. Quels que soient les sacrifices, il fallait viser l’ascension sociale, et elle ne pouvait passer que par l’école et le travail.
On grandit en effet avec cette idée en tête, de quitter le bloc, le quartier, et la misère soudainement favorisée dès la fin des années 90. Parce que si on pense que la violence d’Etat est une réponse à la sauvagerie, au communautarisme, ou à une prétendue radicalisation des immigrés, elle est en réalité la violence initiale, et la continuité de la mentalité coloniale qui n’a jamais quitté l’Etat français2.
Avant les années 2000 ma famille et les gens du quartier étaient plus heureux, parce que malgré un racisme parfois très décomplexé - dès qu’on sortait de la cité, et dans les médias - les inégalités semblaient moins creusées, l’espoir était plus palpable - c’est lui qui peut changer les choses - nos classes d’école étaient variées, parce qu’on ne nous imposait pas encore de vivre en marge totale de la société. Dans mon collège il y a avait en effet des élèves blancs, certains habitaient le quartier et la plupart étaient de classe moyenne et provenaient de patelins tout autour de Metz, c’était normal que nous soyons tous mélangés, ils attendaient l’Aïd autant que nous car nous apportions toujours des gâteaux, ils voulaient savoir pourquoi on faisait le ramadan sans nous juger, nous avons toujours su vivre ensemble. Nous découvrons réellement le racisme et le mépris social bien plus tard, quand on comprend que les gens qu’on a fini par côtoyer sont rarement issus de ZEP et n’ont pas l’habitude de la mixité sociale.
Pour rendre légitimes des lois favorisant les inégalités et la différence de traitement envers nous, la propagande gouvernementale a toujours inversé la réalité du terrain : le gouvernement ne répond pas à notre repli communautaire et encore moins à notre colère et la violence qu’elle génère, c’est l’exact opposé. La communauté prolétaire blanche n’a pas quitté les cités pour fuir les immigrés, mais pour fuir ce que les cités sont devenues en raison des manquements de l’Etat, qui avait la volonté que la ségrégation initialement sociale devienne exclusivement raciale. On ne pouvait décemment pas maltraiter les français de souche et les français de papier de la même façon.
Des gens volontaires, prêts à devenir français quitte à sacrifier une partie de ce qu’ils sont, à se tuer à la tâche sur des chantiers ou des ménages, prêts à reconstruire un pays qui souffre encore de la guerre, se sont faits accueillir avec d’apparents bras ouverts et appelés parce que le pays qui les avait colonisés manquait de main d’oeuvre, ils ne volaient absolument pas le travail des autres étant donné qu’il n’y avait pas assez de blancs prolétaires pour occuper tous ces métiers sous payés et nécessaires au maintient de l’ordre capitaliste3 et du statu quo. Des hommes à qui on a demandé de venir d’abord sans leur famille, ont fait venir femmes et enfants des mois ou des années plus tard, et ont progressivement vu leur famille violentée, mal soignée, tuée à la tâche, insultée, dénigrée. Leurs enfants nés en France, dont je fais partie, font très tôt face à beaucoup d’injustice sans savoir l’expliquer et nous grandissons avec une colère qui est destructive précisément parce qu’elle n’a pas de contexte. Dissocier la souffrance de son contexte réel est un des socles de la psychologie occidentale et de la psychiatrie qui sont trop souvent utilisées comme des outils par notre système oppressif et colonial pour normaliser des dynamiques de domination, on individualise des problèmes collectifs qu’on va associer à des troubles de santé mentale et en posant des diagnostics qui seraient liés aux individus que nous sommes, en ignorant tout le système qui nous entoure et ce qui nous lie aux autres groupes sociaux. Les femmes sont les premières victimes de ce fonctionnement, le cliché de la femme hystérique, la folle, se répand comme si nous ne vivions pas dans une société patriarcale qui nous pousse à bout. La mère célibataire dépressive et alcoolique ne l’est pas parce qu’elle a été maltraitée puis quittée par son mari avec une pension alimentaire ridicule, mais parce que c’est une femme et que c’est dans sa nature. Le mot utérus est dérivé du mot hystérie, nos problèmes de santé mentale ne sont pas dus aux inégalités qui font parfois de notre vie un enfer, mais à notre nature de bonne femme.
C’est cette vie de laissés pour compte qui crée un repli communautaire - les immigrés n’ont jamais souhaité rester entre eux bien au contraire - et à long terme crée ce que les incultes vont qualifier de racisme anti-blanc, ou de colère gratuite quand il est question d’une haine réactionnelle légitime. Comme la haine envers les hommes est légitime au vu du sexisme qu’on mange à peu près partout dès qu’on est une femme. Vivant les deux oppressions à la fois, les deux m’ont régulièrement donné envie de brûler des trucs, et toutes les féministes très avancées savent exactement que la révolution et le changement ne se feront pas sans une forme de violence et d’anarchie, étant donné qu’elle répond à une violence qui la précède. On n’a jamais éteint un feu et encore moins obtenu plus de justice avec des fleurs. C’est dur à intégrer parce qu’on nous a formatées à tendre l’autre joue après une gifle, et à associer la rébellion à la sauvagerie, la révolte à l’émeute.
Si la violence initiale est tapie dans l’ombre, notre violence réactionnelle à nous est considérée comme de la violence sortie de nulle part, et la répression policière (ou le dénigrement des femmes) est alors considérée comme une réaction légitime.
Quand on nous rappelle presque quotidiennement que nous ne valons pas grand chose, que nous sommes violentés uniquement parce que nous existons, nous ne pouvons pas être satisfaits de rester qui nous sommes. Il nous faut soit nous extraire du système ce qui revient à nous auto marginaliser ou mettre un costume, jusqu’à devenir un petit singe avec des timbales, quitte à brouiller notre identité à force de le porter, à nous habituer à rire aux blagues et autres remarques déplaisantes, parce que c’est aussi ça le jeu de l’intégration.
On finit par enterrer le plus profondément possible tout ce qui pourrait nous griller, en essayant de ressembler le moins possible à nos parents, et ça finit par si bien fonctionner, qu’on ne sait même plus sur quelle chaise s’assoir.
C’est notamment ce qui est la source du racisme intériorisé, envers nous-même, comme par anticipation du racisme des autres.
Occasion de vous parler plus en détail de mon prénom que les gens veulent souvent associer à un avantage. Il m’a toujours été compliqué à porter parce qu’il me dissocie d’une certaine façon de ma propre vie, si je n’aime pas les étiquettes à tout va, certaines étiquettes sont très importantes pour notre construction et notre rapport au monde, si on pensait que je suis un homme alors que je vis comme une femme avec la violence que cela implique, je ressentirais la même chose. Jessica désigne un prénom qui ne me correspond pas, avec lequel j’ai fait semblant de faire la paix parce que je n’ai pas le choix. Mon père m’appelait Jessie en public pour brouiller les pistes, j’ai malgré moi associé ce prénom à une honte et c’est dur à défaire, au point qu’encore à 36 ans je songe régulièrement à changer de prénom, avant de renoncer en pensant à la perception extérieure.
Quand je vais dans un resto algérien, mes origines sont une évidence pour les gens (les seules personnes qui disent que je ne fais pas maghrébine sont les non racisés) pour autant je n’aime pas que quelqu’un m’appelle Jessica devant tout le monde, cela peut sembler capricieux, mais je le reçois violemment, comme quand toute petite, je devais me justifier auprès des enfants qui me faisaient pleurer en décrétant que je ne pouvais pas être des leurs (ce sont des enfants), pour faire court mon prénom m’enlève un sentiment d’appartenance dont j’ai cruellement besoin, particulièrement en cette période politique douloureuse à vivre, pour ne pas tomber entre les deux chaises.
Pourtant, arrivée dans mon nouveau monde, quand on me demandait mon nom au téléphone, par exemple pour prendre un rendez-vous médical ou pour réserver un hôtel, je répondais toujours Jessica en premier, puis seulement j’ajoutais le nom, comme pour rassurer mon interlocuteur qu’il n’avait pas de soucis à se faire et qu’il pouvait bien me traiter si jamais il s’avérait raciste. Plus tard ce fut pire encore, bien que j’avais gardé mon nom lors de mon mariage pour justement ne pas être trop dénaturée, je donnais presque systématiquement le nom de mon ex-mari au téléphone pour ne pas prendre le risque de rater une opportunité professionnelle, ou d’être mal jugée...
L’ultime étape de ces mécanismes de pensée qui sont le fruit du racisme et du rejet, sont ce qu’on appelle les arabes de services, un stade où on fait exactement tout ce que les racistes attendent de nous pour nous considérer des leurs, où on développe les même idées qu’eux concernant les autres maghrébins, où on fait le jeu du FN, et qui leur servira à dire qu’ils ont un ami d’origine arabe qui lui, est un bon français, un bon descendant d’immigré. Dès l’instant où ce bon immigré fera l’erreur de relever une violence policière, de condamner un génocide ou un état colonial soutenu par la France, il saccagera tous ses efforts d’intégration et sera mis dans le même sac que les autres arabes. L’équivalent des femmes anti féministes qui défendent les hommes coûte que coûte, toujours dans le soucis presque inconscient de leur plaire.
Plus simplement, j’aimerais vivre sans avoir à expliquer ou me justifier. Mon prénom a toujours incité les gens à me questionner, puis dans le milieu que j’ai rejoint, à supposer que j’étais issue d’une union mixte, et puis il entre dans la case des “Kevin, Cédric, Dylan” des prénoms prolo qu’on associe à une certaine superficialité. Une apparente superficialité que je suis consciente de renforcer avec mon physique, mes vêtements, mes cheveux et mes ongles longs, j’aime avoir cette apparence, incarner une féminité que j’ai toujours associée à la femme, à ma mère, et qui me plait, parce que je trouve ridicule cette tendance à vouloir montrer qu’on est la bonne féministe radicale en rejetant tous les codes esthétiques associée au genre féminin, notamment pour avoir plus de crédit et être plus respectée ce qui est pour moi un féminisme de posture ou d’imitation4 qui reste très intellectuel. On me dit très souvent que je ne corresponds pas physiquement à ce que je suis, les gens pensent me faire un compliment alors qu’il s’agit d’un signe de leur manque d’ouverture, d’une misogynie intériorisée et de leur vision très binaire du genre.
Je suis ainsi cataloguée bien plus négativement en m’appelant Jessica que si j’avais un prénom maghrébin, même bien traditionnel.
Ce prénom ne change rien à mon passé, il ne m’enlève pas mes origines et ma culture, il n’enlève rien aux difficultés liées à la précarité et au racisme que j’ai connus toute ma vie, au travail que j’ai dû fournir, au fait que je n’ai pas été prise en charge à temps ni pour ma myopathie ni pour ma neurodivergence, qu’aujourd’hui je marche si lentement alors qu’on aurait pu le prévenir... Mes parents sont issus de l’immigration, mon père a toujours un accent à couper au couteau, ma mère a arrêté l’école à 16 ans et a un accent très prolétaire de l’Est de la France, ma grand-mère ne sait pas lire, comment pourais-je avoir le privilège d’une personne issue d’une union mixte ?
Ce prénom est aussi un inconvénient (que j’avais tendance à voir, à tord, comme une qualité dans le monde du travail..), parce qu’il fait penser par défaut que j’ai un “privilège” que je n’ai pas. Ce prénom ne m’a jamais donné aucun privilège, il ne fait que donner l’impression que j’en ai eu un et minimise mon parcours, ma petite soeur a réussi de la même façon, elle s’est même beaucoup plus intégrée et investie que moi, et si nous n’avons pas de difficulté à trouver un travail, indépendamment de nos prénoms et de notre nom, c’est parce que nous sommes vues comme “les bons profils”, nous sommes des femmes, nous sommes considérées jolies, et nous avions des capacités scolaires élevées (qui elles sont un privilège). Parce qu’on s’exprime bien, que nos origines compromettantes que notre père nous rappelait tous les 15 jours - “je ne vous demande rien, mais travaillez bien à l’école” - nous ont fait nous sur-adapter. Nous avons intégré les codes de classes sociales supérieures et d’une culture différente, jusqu’à notre façon de parler de nous habiller, jusqu’à rejeter nos codes à nous et cela ne se faisait pas sans heurt. Le contraste entre ma vie privée et ma vie sociale/professionnelle est devenu si fort, tous les jours j’étais entourée de gens qui annihilaient une partie de mon identité (et je participais à créer cette aliénation), ou quand ils connaissaient ma vie, développaient parfois malgré eux une aigreur à mon égard. Je ne parlerai pas de racisme, c’est plus subtil que ça.
Nous sommes depuis quelques années dans une ère de glamourisation des difficultés sociales, des parcours de transfuges, comme pour s’attribuer plus de mérite en cas d’accomplissement, mais aussi par soucis d’image, avec la culture qui se revêt depuis plusieurs années de codes street, avec le rappeur qui est passé du prolétariat à la bourgeoisie, de l’underground au mainstream, il est devenu apprécié et cool d’être né dans la hess (difficulté). Par effet de mode une honte s’est à l’inverse développée, un complexe bourgeois, où on aime nier que Papa paye notre appartement à Paris 6. Parce qu’ayant un capital culturel, social et financier très riche, ces personnes se disent que si elles n’accomplissent pas quelque chose d’incroyable, elles vont passer pour des ratées, et si elles accomplissent de grandes choses elles préfèrent pouvoir dire qu’elles se sont faites toutes seules, sans l’aide de personne et sans l’implication de leurs privilèges.
Il est dur de ne pas voir que j’agace parfois ces gens, ce qui me permet de faire le tri, parce que certains personnes particulièrement privilégiées ne supportent pas qu’on réussisse ou qu’on réfléchisse mieux qu’elles en ayant eu beaucoup moins (cela est aussi valable pour les hommes évidemment). C’est donc aussi ce qui pousse certaines personnes à être dénigrantes avec les profils populaires (comme les hommes le sont avec les femmes), ou même à s’inventer, tels des bandeurs de minorité comme on aime les appeler, un passé de prolo (ou de petite classe moyenne), dans la vie et sur les réseaux. Des prolos avec maison secondaire et héritage en vue.
J'aimerais que prendre conscience et parler des obstacles qu’on rencontre, ne soit pas pas si mal vu et jalousé, comme j’aimerais qu’on puisse admettre qu’on a eu plus de chance que d’autres, sans voir cela comme un aveux douloureux.
Au delà de la question des origines, ces dernières années j’ai dû et j’ai tenu à préciser aux gens d’où je venais parce que quand je ne le fais pas, mon costume cachant parfaitement mes origines sociales (même si mon débit de parole peut parfois me trahir) les gens se comportent mal et tiennent des propos qui peuvent être très indécents en pensant que je vais être alignée avec eux, et si je peux éviter de m’embrouiller avec tous les classistes qui s’ignorent cela m’arrange…
J’ai peut-être expliqué 200 fois, plus particulièrement au cours de mon enfance, l’origine de mon prénom. Ma mère avait 21 ans quand elle m’a eue, elle n’était pas prête à être maman, encore moins à se marier avec mon père en France depuis un an à peine, elle était fâchée contre lui et savait que ce prénom le mettrait hors de lui. Il l’avait laissée en France pendant qu’elle était enceinte en lui disant qu’il reviendrait, ils avaient convenu de m’appeler Nawel ou Sabrina. Une fois que je suis née il ne revenait pas, elle est partie le chercher, ils sont revenus presque 1 an plus tard, c’est là qu’il a découvert mon vrai prénom.
J’ai aussi appris à me justifier parce quand j’étais petite ma mère était blonde, célibataire et s’habillait plutôt sexy, ce qui interloquait aussi beaucoup les enfants aux mamans plus traditionnelles ou voilées. Il y avait autant de mères comme la mienne, que de mères comme les leurs. Il y a autant de personnes qui préfèrent rompre avec le traditionalisme et attirées par la modernité occidentale que de personnes qui ont une approche plus conservatrice. On a demandé aux immigrés algériens de se sur-assimiler, leur descendants ont donc un rapport spécifique avec leur culture et leur religion, dans quelle mesure on devient français culturellement, et dans quelle mesure reste-t-on algérien ? Dans quelle mesure faisons-nous la part des choses entre notre culture et notre religion ? Cela intervient dans le choix de consommer ou non de l’alcool, de s’habiller plus ou moins couvert, de faire la prière ou non… Quelle langue parlons-nous dans nos maisons ?
Si on s’adapte trop - parce qu’on veut vivre la vie à la française - ça ne va pas pour certains des nôtres (“elle joue à la française”) si on ne s’adapte pas assez ça ne va pas plaire aux autres (“ils ne font pas d’efforts”).
Suite dans le prochain et dernier épisode ♥️
Ma chanson du moment : Zina - Raïna Rai (BO du film Omar la fraise)
Si certains se demandaient pourquoi il y a tant d’algériens en France, c’est que la France a voulu s’accaparer leur terre et leur pétrole, et a fait venir nos grands parents, on est donc autant chez nous qu’un français qui se pense de souche.
Je vous suggère de consulter les archives Ina pour voir à quel point leur volonté d’intégration était forte.
C’est l’objet même de ce que nous vivons aujourd’hui : l’occident a besoin d’immigration pour sa main d’oeuvre, mais ne supporte pas quand il doit assumer ces mouvements migratoires qu’il souhaitait, c’est pourquoi ces populations sont diabolisées, déshumanisées notamment par le biais d’une instrumentalisation honteuse de l’islam, pour justifier qu’on veut leur main d’oeuvre sans leur donner des droits et un traitement identique. Les Etats Unis sont allés chercher des africains esclaves, mais ne supportent pas que des siècles plus tard une partie de la population soit afro américaine et demande d’avoir les même droits que ces américains qui se disent de souche. En fait, le monde marche sur la tête depuis très longtemps.
Je ferai une autre lettre sur le non binarisme et la construction du genre.